L’Art du Portrait et du Nu me fascine depuis longtemps. Ce qui m’importe, c’est de découvrir ce qui se cache derrière un visage, tout particulièrement dans les yeux, car ceux-ci sont les portes de l’âme.
Je trouve intéressant de scruter, un visage ou un corps, d’en observer les traits, les contours, de découvrir rides et imperfections et de traduire, avec le plus grand respect de la personne humaine, le ressenti dans mon travail.
Mon travail me permet d’exprimer ce qui ne peut pas être dit avec des mots, il me donne la possibilité d’accéder à l’âme humaine… Il invite le spectateur à entrer en contact avec elle et de découvrir par lui-même ce qu’elle a à lui dire.
Berg Horeb, 4700 Nispert-Eupen, -
Rue Saint-Germain 155c, Soiron, B-4861 Soiron -
09 Déc
>23 Déc 2023
Rue du Collège 31, B-4600 Visé -
20 Sep
>29 Sep 2024
Et lorsqu’elle ajoute : « Je ne dessine pas des personnages, mais des âmes », elle vous donne une clé – sa clé – d’interprétation de ses œuvres. Et l’on ne s’étonne pas d’apprendre qu’elle fut élève de Roby Hoffmann, ce peintre qui faisait vibrer de sensibilité jusqu’à ses monochromes.
Les portraits qu’elle dessine – on pourrait dire également qu’elle les peint – sont des visages, mais aussi des corps. Il ne faut pas y chercher la beauté formelle d’un portrait classique où sont traduits d’emblée l’autorité ou le charme, la peine ou la joie. Les moyens de l’artiste sont divers, se combinent, le trait d’encre de Chine devient lavis, rencontre le pastel gras, se double parfois de gouache, tandis que le fusain apportera le volume et même le mouvement dans les nus. Et l’abstraction se nourrira de techniques mixtes.
Mais pour le regard, si on en reste au visage, tout s’organise autour de lui. Le blanc des yeux jaillit dans l’ombre de l’arcade sourcilière. Miroirs de l’âme, les yeux percent cette ombre, animent une face esquissée d’un trait fin et renvoient le visiteur à lui-même, à ses propres interrogations. L’impalpable du regard traduit l’invisible de la pensée, du mystère intérieur qui vous scrute tandis que vous l’interrogez. Inspirés de documents qu’offre l’actualité des temps que nous vivons ou travail de l’imagination, les portraits que réalise Claudine Mertens sont le fruit d’une contemplation intérieure qui jaillit spontanément lorsque, comme un bourgeon s’ouvre au printemps, il a mûri d’une sève invisible et pourtant créatrice.
Albert Moxhet Mai 2018
Albert Moxhet est licencié en Philosophie et Lettres, agrégé à l’Université de Liège, auteur, chroniqueur dans le domaine de l’Art, critique d’Art dans la Presse écrite et audio, conférencier.
Ces œuvres, dépouillées de premier abord, sont complexités débordantes…
Geneviève Babe
Artiste, conseillère artistique auprès du Mérite Artistique Européen.
L’artiste fouille les visages et les corps humains, mais aussi les têtes de chiens, avec une attention et une intensité remarquables. Elle utilise de l’encre, du fusain, du fineliner ou des pastels gras pour les fixer sur le parchemin, avec une polychromie souvent discrète. Elle aime les courbes douces, souvent même hésitantes. Parfois, elle renonce à la figuration précise du visage, préférant lui donner des traits inattendus. Cette technique montre clairement que l’objectif de Claudine Mertens n’est pas de reproduire une image physiognomonique correcte d’une personne, mais de mettre en exergue ses traits marquants. Il ne s’agit pas de portraits d’individus, mais de têtes caractéristiques intemporelles.
Toutefois, c’est en vain que l’amateur d’art cherchera dans ses tableaux une beauté classique, qui n’intéresse pas l’artiste. L’important pour elle est de dévoiler la vie intérieure de ses personnages, de dépeindre leur état d’âme, tout en sachant que sa démarche permet plus d’une interprétation. En fait, les visages et les corps servent de support à la projection de ressentis propres. Il est possible que le spectateur découvre des traits qui lui semblent connus voire familiers ou même qu’il se reconnaisse dans tel ou tel portrait. Claudine Mertens ne donne qu’un minimum de traits individuels à ses personnages, mais multiplie les repères traduisant leur humeur et leurs états d’âme. C’est toujours l’être humain en tant que tel qu’elle veut mettre en avant et qu’elle nous invite à mieux cerner.
Alexandra Simon-Tönges, historienne de l’Art